DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
L'ÉCONOMIE DE NDIANDA
L’économie du village repose essentiellement sur l’agriculture, l'élevage et le petit commerce.
L’AGRICULTURE
L'agriculture constitue la première source de revenus du village. Les populations vivent essentiellement de leurs récoltes. Parmi les produits cultivés, il y a le mil, l'arachide, le sorgho, le maïs, les haricots, les pastèques, l’oseille (« Bissap ») et une variété de légumes.
L'agriculture dépend essentiellement de la pluviométrie. La saison des pluies dure environ 3 mois (Juillet à Septembre). Elle a connu des variations importantes durant la dernière décennie. L’irrégularité des pluies à laquelle s'ajoutent l’appauvrissement des sols, entraîne la baisse des récoltes. Ainsi, Ndianda comme la plupart des villages du Sénégal n'est pas épargné par l’exode rural. Auparavant la ruée des jeunes vers les villes proches se faisait pendant la saison sèche. Les jeunes filles sont les plus concernées par l’exode rural. Pendant l'hivernage, la plupart des jeunes revenaient pour aider leurs parents dans les champs. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes choisissent de s’installer dans les villes pour assurer un revenu et aider leurs parents face à la baisse des récoltes. L'irrégularité des pluies et la baisse des récoltes ainsi que le coût élevé de la vie combinés avec l'augmentation du niveau de vie, ont entraîné le développement des cultures hors saison dont le maraîchage pour subvenir aux besoins familiaux.
LE MARAÎCHAGE
Les cultures maraîchères du village reposent en grande partie sur l’oignon mais aussi sur une diversité d’autres légumes notamment les salades, les tomates, les piments, les aubergines, les choux blancs, les carottes, les gombos, les courges, le manioc, etc. Les jeunes du village de Ndianda sont très actifs dans la culture maraîchère. Cependant, ils doivent faire face à plusieurs défis notamment l'accès suffisant à l'eau et aux terres exploitables ainsi qu’à l'absence de techniques modernes d’arrosage. En effet, l’accès à l’arrosage automatique pourrait leur permettre d’augmenter leurs récoltes et par conséquent leurs revenus. De plus, il est à noter que la vente de terres cultivables par les paysans à des investisseurs ces dernières années pourrait limiter davantage l’accès aux terres pour le maraîchage. L’AIDN est sensible aux problèmes de la population dans ce domaine et travaillera à l'avenir pour initier des projets agricoles au bénéfice de la population.
L’ÉLEVAGE
L’élevage constitue un secteur considérable dans l’économie du village. Le cheptel est constitué de bovins, de caprins, de porcins et de volaille. L’élevage de vaches et de chèvres par exemple, peut être considéré comme une épargne. Cela permet de garder un patrimoine qui augmente mais aussi de disposer de liquidité rapidement en cas d' urgence. L'élevage qui est pratiqué dans le village est basé sur la transhumance, un système traditionnel ou extensif qui se pratique dans les vastes zones durant la saison des pluies. Cependant, comme partout au Sénégal, l'élevage dans le village de Ndianda fait face à des difficultés qui ralentissent sa croissance. Il s'agit des incertitudes pluviométriques, de la forte croissance démographique et des conflits éleveurs/agriculteurs qui limitent la cohabitation et les terres pâturables. D’année en année, on note la raréfaction des ressources naturelles (eau et fourrage) et la réduction des surfaces pastorales pour assurer ou continuer la pratique de l'élevage telle qu’elle est connue dans le village.
L’AIDN réfléchit sur des projets en vue de développer et faciliter l'élevage dans le village. Les pistes envisagées seraient de mettre à la disposition des éleveurs des supports numériques en élevage améliorés, et de mettre en place des services de soutiens aux éleveurs (microcrédit, santé animale de proximité, accès aux terres pour pratiquer un élevage moderne). De même, un axe de développement très intéressant serait d’aider à la construction d’une ferme avicole pour l'élevage des poules pondeuses.
Parallèlement à cela, la mise en place d'infrastructures dont des bâtiments pour l'hébergement de bovins, de caprins, de porcins entre autres contribuerait à moderniser l'élevage dans le village. L’introduction de nouvelles techniques zootechniques pourraient améliorer le chiffre d’affaires des éleveurs. Ainsi, l’AIDN initiera des projets dans le domaine de l'élevage en concertation avec la population cible dans les années à venir.
LE PETIT COMMERCE
Pour assurer les dépenses quotidiennes, les hommes et femmes de Ndianda, ont recours au petit commerce vers Joal-Fadiouth et vers le marché de Nguéniène. Ce commerce porte sur les produits agricoles (mil, maïs, sorgho, légumes issus des cultures saisonnières, …), sur l’élevage ou simplement sur des produits issus de la nature (pain de singe, feuilles de baobab, bois, paille…). La nature des produits commercialisés dépend du genre. En général, les femmes vendent des produits transformés (ex: le couscous), ou sans transformation (comme le mil, l’arachide, les légumes), tandis que chez les hommes, le commerce consiste principalement en la vente de bois et de pailles utilisés pour le fumage du poisson à Joal. Par ailleurs, les prestations de services effectuées par les hommes avec leurs charrettes à cheval, constituent une importante source de revenu également. Ces prestations se font sous la forme de transport de poissons depuis le port vers les fours de fumage de Joal ou simplement le transport de passagers vers le marché hebdomadaire de Nguéniène (tous les mercredis) ou quotidiennement vers Joal. Il arrive également que certaines personnes soient intéressées par la vente de poissons issus du port de pêche de Joal. Les charretiers ou les femmes qui sont actives dans ce petit business (bana bana) achètent du poisson (sardinelles pour la plupart) qu’ils revendent dans le village de Ndianda ou dans les villages environnants. Parfois, le poisson est conservé dans de la glace jusqu’au lendemain et vendu frais aux clients au niveau des marchés locaux. Le “thiebou dieun” étant notre plat national sénégalais, est à base de poisson, de riz et de légumes. Il est préparé presque chaque jour . Les poissons et les légumes sont achetés frais au petit marché local. Néanmoins, le petit commerce au village manque de diversification, de financements et de débouchés plus larges. L’AIDN va proposer la mise en place d’un comité interne qui va travailler à l’élaboration d’un document stratégique en concertation avec les petits commerçants. Ce document servira de support pour la réalisation de projets destinés à développer le secteur privé dans le village de Ndianda. L’association pourrait par exemple initier un système de bourse locale “Bana Bana” grâce à laquel le les personnes sélectionnées bénéficieraient de formation dans le domaine du petit commerce.
L’ARTISANAT
Ndianda est dépourvu d’entreprises industrielles. Il compte sur quelques artisans dans la construction (maçon, charpentier, etc), ainsi que les soudeurs métalliques et la menuiserie dont les « Laobés » détiennent en général le savoir-faire etc. Les artisans du village assurent la plupart des projets de constructions avec la main d'œuvre locale. D’ailleurs, la construction de la salle multifonctionnelle de l’AIDN est réalisée par les artisans du village. Néanmoins, le constat est que l’artisanat dans le village souffre de problèmes liés à la formation, à l'accès aux ressources financières pour l’expansion de leurs services, leur modernisation, voire même son ouverture au marché international. En résumé, l’artisanat local dans le village a besoin d’innovations et de campagnes permettant une meilleure formation des artisans. La mise en place d’un centre de formation dans le village pourrait aider les artisans à se développer et se diversifier dans leurs techniques et mettant leur savoir-faire à l’honneur